Santé, Arthrose

Arthrose acromio-claviculaire : comment la soulager ?

L’arthrose acromio-claviculaire est une affection courante qui peut causer des douleurs et une gêne dans l’épaule. Dans cet article, nous allons explorer les différentes options de traitement pour soulager les symptômes de cette condition.

Une synthèse et les points-clés de cet article en 1 seul clic !
guide sur Arthrose acromio claviculaire

À retenir 📝

• Une arthrose acromio claviculaire peut résulter d’une usure naturelle, de traumatismes sportifs ou de sollicitations répétées de l’épaule.

• La kinésithérapie améliore la mobilité et renforce les muscles stabilisateurs de l’épaule.

• Les remèdes thermiques (chaud et froid) apaisent l’inflammation et détendent les muscles.

Qu’est-ce qu’une arthrose acromio-claviculaire ?

L’articulation acromio-claviculaire (AC) unit l’extrémité externe de la clavicule à l’acromion de l’omoplate. Cette petite articulation synoviale mesure environ 9 mm de hauteur et 19 mm de largeur. Elle est stabilisée par de solides ligaments acromio-claviculaires et complétée par les ligaments coracoïdiens situés à distance. Cette articulation joue un rôle crucial dans la mobilité de l’épaule, permettant les mouvements de rotation et d’élévation du bras. Elle supporte également une partie du poids du membre supérieur et transmet les forces entre le bras et le tronc lors des activités quotidiennes.

La surface articulaire est recouverte d’un cartilage hyalin relativement mince qui s’use progressivement avec l’âge. Un ménisque fibrocartilagineux peut être présent, mais il disparaît souvent après 40 ans, exposant les surfaces osseuses à un contact direct.

Mécanismes physiologiques

L’arthrose acromio-claviculaire résulte d’une dégénérescence progressive du cartilage articulaire. Ce processus commence généralement par une fissuration du cartilage, suivie d’une érosion progressive exposant l’os sous-chondral. L’organisme réagit par une formation d’ostéophytes (excroissances osseuses) en périphérie de l’articulation. Ces becs osseux peuvent comprimer les tissus environnants et limiter les mouvements. La synoviale s’épaissit et produit un liquide inflammatoire responsable de la douleur.

Une surcharge fonctionnelle, microtraumatismes répétés et déséquilibres musculaires contribuent à l’usure prématurée du cartilage. Des prédispositions génétiques et des troubles métaboliques peuvent aussi accélérer ce processus dégénératif.

Qui peut être atteint d’une arthrose acromio-claviculaire ?

L’âge constitue le principal facteur de risque, l’arthrose AC touchant principalement les personnes de plus de 40 ans. La prévalence augmente progressivement pour atteindre 90% après 60 ans, bien que tous les cas ne soient pas symptomatiques. Les activités sportives sollicitant intensément l’épaule augmentent le risque : haltérophilie, CrossFit, tennis, natation et sports de lancer. Les travailleurs manuels effectuant des gestes répétitifs en élévation sont également plus exposés.

Les antécédents traumatiques comme les luxations acromio-claviculaires, fractures de la clavicule ou contusions directes prédisposent à l’arthrose secondaire. Les déséquilibres posturaux et instabilités scapulaires créent des contraintes anormales sur l’articulation.

Facteur de risqueImpactPrévalencePrévention
Âge > 50 ansÉlevé60-90%Activité régulière
Sports overheadModéré30-50%Technique correcte
TraumatismeÉlevé70-80%Protection, échauffement
Profession manuelleModéré40-60%Ergonomie, pauses

Symptômes et diagnostic d’une arthrose acromio-claviculaire

Manifestations cliniques caractéristiques

La douleur représente le symptôme principal de l’arthrose acromio-claviculaire.

Elle siège typiquement au sommet de l’épaule, irradiant vers le trapèze supérieur et parfois le cou. Cette douleur s’aggrave lors des mouvements d’élévation du bras au-dessus de l’horizontale et des mouvements d’adduction (croisement du bras devant le corps). L’intensité de la douleur varie selon l’activité : légère au repos, elle devient modérée à sévère lors des gestes quotidiens comme se peigner, s’habiller ou porter des objets. La douleur nocturne peut perturber le sommeil, particulièrement en décubitus latéral sur l’épaule atteinte.

La limitation fonctionnelle se manifeste par une diminution progressive de l’amplitude articulaire. Les mouvements de flexion antérieure et d’abduction sont les plus touchés. Les patients développent souvent des stratégies d’évitement et des mouvements compensatoires impliquant l’épaule controlatérale.

Les craquements articulaires (crépitations) sont fréquents et perceptibles lors des mouvements. Ces bruits résultent du frottement des surfaces articulaires irrégulières et de la présence d’ostéophytes. Une tuméfaction locale peut être visible en cas de poussée inflammatoire.

L’arthrose acromio-claviculaire peut souvent s’accompagner d’autres problèmes articulaires de l’épaule, notamment une tendinite d’épaule qui peut compliquer le diagnostic et nécessiter une prise en charge globale de l’articulation.

Examens complémentaires et imagerie

La radiographie standard constitue l’examen de première intention. Elle révèle les signes typiques de l’arthrose : pincement articulaire, ostéophytes, sclérose sous-chondriale et géodes (cavités osseuses). Les incidences spécifiques (vue de Zanca) permettent une meilleure visualisation de l’articulation AC.

L’échographie évalue l’épaisseur du cartilage, détecte les épanchements synoviaux et guide les infiltrations thérapeutiques. Cet examen dynamique peut révéler des instabilités passées inaperçues sur les radiographies statiques.

L’IRM reste indiquée en cas de diagnostic difficile ou de pathologies associées suspectées. Elle visualise parfaitement les lésions cartilagineuses, œdème osseux, inflammation synoviale et lésions des tissus mous environnants.

Le scanner peut être utile pour planifier une intervention chirurgicale ou évaluer précisément la morphologie osseuse. Les reconstructions 3D permettent une analyse détaillée des ostéophytes et des déformations articulaires.

Diagnostic différentiel

Plusieurs pathologies peuvent mimer l’arthrose acromio-claviculaire. Le conflit sous-acromial provoque des douleurs similaires mais prédomine lors des mouvements d’abduction entre 60° et 120°. Le test de Neer est positif dans cette pathologie.

Les compensations posturales dues à cette arthrose peuvent entraîner des tensions au niveau du cou et du dos, pouvant évoluer vers un mal de dos chronique si la condition n’est pas prise en charge correctement.

Les tendinopathies de la coiffe des rotateurs donnent des douleurs à la face antéro-externe de l’épaule avec déficit de force spécifique selon le tendon atteint. Les tests de résistance contrariée orientent le diagnostic. La capsulite rétractile (épaule gelée) associe douleur et limitation globale des mouvements dans toutes les directions. L’enraidissement progressif puis la récupération spontanée caractérisent cette pathologie. Les cervicalgies peuvent irradier vers l’épaule mais s’accompagnent de douleurs cervicales et parfois de signes neurologiques. Les mouvements cervicaux reproduisent ou modifient la symptomatologie.

Traitements naturels et médecines alternatives

Phytothérapie et plantes médicinales

La phytothérapie peut constituer un complément intéressant dans la prise en charge de l’arthrose acromioclaviculaire, principalement grâce aux propriétés anti-inflammatoires et analgésiques de certaines plantes. L’harpagophytum (griffe du diable), riche en harpagosides, démontre une efficacité significative sur la douleur et la raideur articulaire. La reine-des-prés, source naturelle de dérivés salicylés, offre une action anti-inflammatoire notable, tandis que le cassis (Ribes nigrum) en gemmothérapie présente des propriétés cortison-like intéressantes. Les applications locales d’arnica ou de gels à base de capsaïcine peuvent apporter un soulagement symptomatique. Le curcuma, grâce à la curcumine, et les oméga-3 d’origine végétale contribuent à moduler l’inflammation chronique. Bien que ces approches ne puissent remplacer un traitement médical conventionnel, elles offrent une alternative naturelle pour améliorer la qualité de vie des patients, à condition d’être utilisées sous supervision professionnelle pour éviter les interactions médicamenteuses et optimiser leur efficacité.

  • La curcuma (Curcuma longa) : Consommez 1 à 3 grammes de curcuma par jour, idéalement avec du poivre noir qui améliore l’absorption.
  • L’harpagophyton (Harpagophytum procumbens) ou griffe du diable : La posologie recommandée est de 2 à 3 gélules par jour (800 mg d’extrait sec).
  • La reine-des-prés : Préparez une infusion avec 2 à 3 grammes de sommités fleuries par jour.
  • Le saule blanc (Salix alba) : Utilisez l’extrait standardisé à raison de 400 à 800 mg par jour.

Huiles essentielles et aromathérapie

L’huile essentielle de gaulthérie couchée, riche en salicylate de méthyle, procure un effet anti-inflammatoire et analgésique remarquable en application locale. L’eucalyptus citronné, concentré en citronellal, démontre une action anti-inflammatoire puissante, particulièrement efficace sur les douleurs articulaires. La menthe poivrée apporte un effet rafraîchissant et antalgique immédiat grâce au menthol, tandis que le romarin à camphre stimule la circulation locale et soulage les tensions musculaires péri-articulaires. L’huile essentielle de pin sylvestre présente des propriétés anti-inflammatoires et décongestionnantes intéressantes. Ces huiles, diluées dans une huile végétale d’arnica ou de millepertuis, peuvent être appliquées en massage doux sur l’articulation. L’aromathérapie constitue ainsi une approche complémentaire efficace pour réduire la douleur et l’inflammation, tout en nécessitant le respect des précautions d’usage et des contre-indications spécifiques à chaque huile essentielle.

  • L’huile essentielle de gaulthérie (Gaultheria procumbens) contient 95% de salicylate de méthyle, un anti-inflammatoire naturel. Diluez 10 gouttes dans 1 cuillère à soupe d’huile végétale (arnica, millepertuis) et massez l’épaule 2-3 fois par jour. Son effet chauffant améliore la circulation locale.
  • L’huile essentielle d’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) riche en citronellal possède des vertus anti-inflammatoires et antalgiques. Mélangez 8 gouttes dans 1 cuillère à soupe d’huile de support et appliquez en massage doux sur l’articulation douloureuse.
  • L’huile essentielle de romarin à camphre (Rosmarinus officinalis camphoriferum) stimule la circulation sanguine et détend les muscles contractés. Diluez 6 gouttes dans une huile végétale et massez en mouvements circulaires pour soulager les tensions péri-articulaires.
  • Le mélange synergique associant gaulthérie (5 gouttes), eucalyptus citronné (3 gouttes) et romarin (2 gouttes) dans 1 cuillère à soupe d’huile d’arnica offre une action complète : anti-inflammatoire, antalgique et décontracturante.

Attention : toujours diluer les huiles essentielles, effectuer un test cutané préalable, éviter chez la femme enceinte et l’enfant. Ne pas utiliser en cas d’allergie aux salicylés.

Compléments alimentaires

Les compléments alimentaires représentent une stratégie nutritionnelle ciblée pour soutenir la santé articulaire dans l’arthrose acromioclaviculaire. La glucosamine et la chondroïtine sulfate, composants naturels du cartilage, peuvent contribuer à ralentir sa dégradation et favoriser sa régénération, bien que leur efficacité reste débattue selon les études. Le collagène de type II, particulièrement sous forme non dénaturée (UC-II), démontre des résultats prometteurs sur la mobilité articulaire et la réduction de la douleur. L’acide hyaluronique par voie orale peut améliorer la lubrification articulaire et l’hydratation du cartilage. Les oméga-3 (EPA/DHA) exercent un effet anti-inflammatoire systémique bénéfique, tandis que la vitamine D3 optimise le métabolisme osseux et cartilagineux. Le MSM (méthylsulfonylméthane) apporte du soufre biodisponible nécessaire à la synthèse du collagène. Les antioxydants comme la vitamine C, le sélénium et les polyphénols protègent contre le stress oxydatif articulaire. Ces compléments, intégrés dans une approche globale incluant une alimentation équilibrée et une activité physique adaptée, peuvent contribuer à améliorer la fonction articulaire et réduire l’inflammation, sous réserve d’un suivi médical approprié.

  • La glucosamine et chondroïtine sont des composants naturels du cartilage articulaire. Ces substances peuvent ralentir la dégradation cartilagineuse et stimuler la synthèse de nouveau cartilage. La posologie recommandée est de 1500 mg de glucosamine et 1200 mg de chondroïtine par jour.
  • L’acide hyaluronique par voie orale améliore la viscosité du liquide synovial et favorise l’hydratation du cartilage. Bien que controversée, cette supplémentation peut apporter un soulagement à long terme. Choisissez des formes hautement dosées (200-400 mg/jour).
  • Les oméga-3 EPA et DHA possèdent des propriétés anti-inflammatoires reconnues. Ils modulent la production de médiateurs inflammatoires et réduisent la douleur articulaire. Consommez 2 à 3 grammes d’huile de poisson riche en EPA/DHA par jour.
  • Le collagène hydrolysé fournit les acides aminés nécessaires à la synthèse cartilagineuse. Les études montrent une amélioration des symptômes arthrosiques avec 10 grammes par jour pendant 3 mois minimum. Choisissez un collagène marin ou bovin hydrolysé.

Médecines énergétiques et techniques manuelles

Les médecines énergétiques et techniques manuelles offrent une prise en charge globale de l’arthrose acromioclaviculaire en agissant sur les déséquilibres structurels et énergétiques. L’ostéopathie vise à restaurer la mobilité articulaire par des manipulations douces, améliorant la vascularisation locale et réduisant les compensations musculaires qui aggravent la symptomatologie. La chiropraxie peut optimiser l’alignement de la ceinture scapulaire et réduire les contraintes mécaniques sur l’articulation acromioclaviculaire. L’acupuncture, selon les principes de médecine traditionnelle chinoise, stimule des points spécifiques pour rééquilibrer la circulation énergétique (Qi) et réduire l’inflammation locale, avec des résultats cliniques encourageants sur la douleur chronique. La réflexologie plantaire agit par stimulation des zones réflexes correspondant à l’épaule, favorisant l’autorégulation de l’organisme. Le shiatsu et les massages thérapeutiques améliorent la circulation sanguine et lymphatique, détendent les tensions musculaires péri-articulaires et procurent un effet antalgique. Ces approches complémentaires, intégrées dans un protocole de soins multidisciplinaire, peuvent significativement améliorer la qualité de vie des patients en agissant sur les dimensions physique, énergétique et émotionnelle de la pathologie articulaire.

En bref :

  • L’acupuncture selon la médecine traditionnelle chinoise peut soulager les douleurs d’arthrose. Les points spécifiques de l’épaule (Jianyu, Jianliao, Binao) sont stimulés pour débloquer l’énergie et réduire l’inflammation. Plusieurs séances sont nécessaires pour obtenir un effet durable.
  • L’ostéopathie corrige les dysfonctions articulaires et musculaires qui surchargent l’articulation acromio-claviculaire. Les techniques douces visent à rééquilibrer les tensions et améliorer la mobilité globale de la ceinture scapulaire.
  • La chiropraxie peut être bénéfique pour les troubles de la colonne cervicale et thoracique haute qui retentissent sur l’épaule. Les manipulations précises visent à restaurer la mobilité vertébrale et réduire les compensations musculaires.

Questions fréquentes sur l’arthrose acromio-claviculaire

Combien de temps dure une poussée d’arthrose acromio-claviculaire ?

Une poussée inflammatoire dure généralement 2-6 semaines avec un traitement adapté. Les anti-inflammatoires et le repos relatif permettent un retour à l’état antérieur. Sans traitement, la poussée peut persister plusieurs mois et laisser des séquelles douloureuses.

Peut-on continuer le sport avec une arthrose acromio-claviculaire ?

Oui, mais il faut adapter les activités. Privilégiez la natation, vélo et marche. Évitez les sports de raquette, musculation intensive du haut du corps, et sports de lancer. L’échauffement et le renforcement des stabilisateurs sont essentiels.

Les infiltrations sont-elles douloureuses et efficaces ?

L’infiltration sous guidage échographique est généralement peu douloureuse. L’efficacité est bonne dans 70-80% des cas avec un soulagement durant 3-6 mois. Les corticoïdes agissent en 48-72h, l’acide hyaluronique plus progressivement mais plus durablement.

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Votre coach Forme et Santé :

Coach en nutrition et professeur de Yoga depuis 14 ans, j'ai créé ce blog pour vous transmettre des conseils utiles dans votre quotidien. Maman de deux petits monstres, je vous partage mes réflexions et mes expériences de vie de famille mais chacun fait ce qu'il veut 😊

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